Octavio Paz

Je vais à travers ton corps comme par le monde,
ton ventre est une place ensoleillée,
tes seins sont deux églises où l’on célèbre le sang et ses mystères parallèles,
mes regards te couvrent comme du lierre,
tu es une ville que la mer assiège,
une muraille que la lumière divise en deux moitiés de couleur pêche,
un lieu de sel, de roches et d’oiseaux sous la loi du midi ébahi,
vêtue par la couleur de mes désirs comme ma pensée tu vas nue,
je vais à travers tes yeux comme par l’eau,
les tigres boivent le rêve de ces yeux,
le colibri se brûle dans ces flammes,
je vais à travers ton front comme par la lune,
comme le nuage à travers ta pensée,
je vais à travers ton ventre comme par tes rêves…

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