Mireille Sorgue

 

Fesses

Ses fesses sont la fraîcheur même. Je les sépare avec délicatesse comme un beau fruit et comme il m’ouvre, avec le même amour curieux de ses secrets je veux l’ouvrir.

Je l’envie de pouvoir entrer loin en moi quand je n’ai, pour le connaître, que ce qu’il veut bien mettre en moi de lui, le goût de sa langue et sa véhémence qui fuse au plus fort de la querelle.

Mais l’homme inviolable cède à peine sous ma langue et je rêve de lui faire une blessure pour connaître la couleur et le goût de son sang. Je rêve de cheminer rigide à l’intérieur de lui.

Ses fesses sont la fraîcheur même, mais ma langue est trop brève ; et son sexe est une source à naître, mais toutes mes bouches sont de qui ne me donnent pas à boire.

Il ne me désaltère pas, c’est pourquoi je le meurtrirai entre les lèvres de ma soif.


Genoux ouverts je veille.

Je dis ton nom de temps en temps pour en voir l’effet.

Ton nom d’homme nu, ton nom d’homme que j’aime.

Si je ferme les yeux, j’y vois la nuit. Une étoile proche me gouverne.

Je suis sûre de ce désir.

Demain je te dirais seulement que j’ai mis longtemps à m’endormir.

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Mireille Sorgue (passage de « Assise dans mon lit… »)

 

 

2 réflexions sur « Mireille Sorgue »

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