Gisèle d’Estoc

Lettre de Gisèle , une amante de Guy de Maupassant

[Non datée]

Mon amant,

Depuis quelques jours j’ai une idée folle, une idée de printemps, une idée d’amour. Aller nous aimer quelque part, en pleine nature.

Te souviens-tu de cette véritable alcôve de verdure que nous avions découverte près de Bezons, en remontant la Seine ? Au fond, j’ai toujours eu horreur de faire l’amour dans une chambre, dans un lit, comme tout le monde. Je trouve cela affreusement banal et bourgeois et je suis obligée d’étouffer ces cris qui augmentent encore mon plaisir. J’ai toujours rêvé de faire l’amour un jour d’été en pleine campagne, couchés dans les hautes herbes, avec les odeurs de la terre, le bruit des insectes. On doit avoir vraiment l’impression de faire partie du soleil, de la terre et du vent. L’homme capable de comprendre mon désir m’a toujours manqué. Mais toi, Guy, le vrai faune, ne voudrais-tu pas partager mes sensations ? Ne sais-tu pas que je suis ta sœur en désirs « interdits » ?

Gisèle

Une réflexion sur « Gisèle d’Estoc »

  1. De la terre, du vent du ciel enroulé, partout je laisse un peu de moi, trouve un peu de toi ma Louve d’amour, là où tout est si eau et où rien n’est « interdit ».

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