Soupente

“Tu viendras dans ma belle soupente

Nous y ferons du feu, je le veux,

Nous stupéfierons les oiseaux

Juste d’en dessous Là Haut

De nos cris de bêtes, heureux

Tu es mon Roi, moi ton Amante

Et ne te fies à mon air doux âcre 

J’avale chacun de tes orteils dans mon sommeil

Et nu sur le parquet fissuré, ta peau je mijote 

Entre le poêle et le chêne tu me déculottes 

Tu ne seras quitte d’aucunes caresses

Chacune des frondaisons tremblera

Son murmure dans ses fondations

Je te rognerai les ongles à ras

ne te ferai de concessions

Tu épongeras mon front

de la dette 

de mes tourmentes

Tu viendras

promis 

Dans ma soupente ?

Tu ne fléchis plus d’arrêt

Je ne réfléchis pas, c’est un fait

Que tu me taises avec ta bouche

Dire de moins en moins de bêtises

Mais en faire avec nos mains et des pires

Comme de vrais gamins, tu sais que depuis toi

J’ai 15 ans, je rigole de nouveau, je ne mange plus

Je bafouille, je sanglote, je dors trop

Je grelotte,

Il faut

Que 

Tu 

Viennes

Nous réchauffer

Dans ma soupente. 

Je me fous de savoir 

L’ après, le jour d’après, 

La nuit d’après la nuit

Que tu passeras

Le jour aussi

Avec moi 

Ici.

Je veux que l’on s’aime dans ma soupente

Un point c’est tout.

Parce que je t’aime, tu m’aimes, nous nous aimons

Est ce que tu le sais, point d’interrogation.”

 

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