Ce matin, allonger dans ces herbes longues, jaunes vertes, mariant l’automne au printemps, sous cette brise de lumière, faire le tour des saisons, rouler des raisins sous mes doigts, ceux de l’été, les tiens, laisser revenir ton corps se renverser, empreinte agrippée sur l’herbe grasse, les roulades enjambées, des baisers de lèche sifflant entre nos lèvres, l’eau les rivières, tout remonter à contre courant. C’est puéril amour, mais je t’aime immense, toi la bas dehors. Voudrais pouvoir nous revenir au primal innocence de la chair sanctuaire. Nous marier d’ajonc, de tourbières, glisser dans les marais, m’y noyer avec toi. Fermer nos yeux, n’entendre plus que les trilles de ta peau chantant un tonnerre de caresses contre la mienne. Vivre le feu, la lave embrasée dans l’horizon de tes yeux, le silex, les éboulis de larme, de joie, jusqu’à la de la torture de nous perdre enseveli.