Ai ce mer

J’arpente la course lente des feuilles dans l’entrefaire de lumière, dans ces mots isolés du jour aimanté. Me glisser entre ses vagues, me baigner dans le sable de cette plage en heurt allongée de toi, t’y retrouver empreintes sur la grève de ma peau.

Et je me souviens amour, de là où nous serons, couchés dans l’herbe, de tes bras, des miens, du foin insolé, craquant piquant de nos doigts, la jachère de nos peaux mises en sommeil, enfin offerte au renversaimant de la chair.

Je me souviens de l’air léger vibrant entre nous ensemmencé de toute la joie de te boire dans la coupe fermée de mes yeux. Tu ne peux savoir comme tu y restes longtemps…

Et je me souviens des chemins à faire eaumone. Là où nous nous touchons, repasser chargé de l’eau de ta bouche à l’eau de ton ventre, irriguer les graines brunes, les graines enfouies, les fruits à d’arder, à pointer,  tracer mille ans de piste grégaires pour mes doigts, ma langue se cachant dans le tapis d’odeur fauves, sur la douceur de l’espace décapuchonné de ton élu sillon. Et dans les mots lus aimant de toute cette jungle éparse, je me souviens de toi, venus espiègle, sortant de l’eau des montagnes, t’offrant au soleil affamé de toi, jonglant avec la nuit et le jour, entre rapines aux oiseaux et ravines, l’eau de tes yeux, pour nous tous…

Je me souviens amour, de Nous, de ce temps, et ce pour toujours inscrits entre toute les couches du ciel où se croisent les oiseaux de nos caresses.

Je sais que dans la frondaison de multitude, moi qui ne sais pas, n’entends pas, vois enfin se découper la part du fruit que tu avais planté il y a si longtemps. Celle que tu savais déjà lire dans le ciel entre les lignes. Je t’aime d’avoir su amour et d’ens’aimancer ainsi de cette légèreté viscérale l’océan de tous mes jours..

 

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