Nousvelle langue

Brise de mer qu’on appelle aussi la Marinade, la Marine à deux ? Des nouvelles de toi. Je les entends gonfler l’air dans le jeu des branches entrechoquées, dans le pli bas des inules odorantes, dans la griffe des sarments qui sermentent ma peau à petits coups de canifs, « garde-toi, garde-toi, forte et redressée », je t’entends qui caresse longuement et claque des grondements et des éclats vifs-argent derrière le calcaire…

Pays inconnu. L’arpenter presque hébétée mais toujours la joie. De toi. Nous. Défricher des terres incultes, des plaines ondulées, des bois. Des fleurs mystérieuses qui ne tiennent pas la tristesse, doucement colorées. Ne pas savoir encore leurs noms. L’Âme-Our n’est jamais commun, ces aléas, ces détours, toujours cette étrangeté à prendre, sauvage et rétive, tendrement entre mes bras, l’aimer douée…

Les nuages, en nombre, moutonneux, gigantesques, s’amoncellent sur les crêtes. Leurs pieds gris moussus raflent les copeaux d’argile, suintent la terre riante, fertile et leurs têtes couronnées de blanc éclatant, cotonneux, lèchent les ailes des aigles intrépides. Au nouveau pays de Nous il n’y a pas de mesure…

Les feuilles des vignes ont revêtu leur lingerie fine, si délicate, légère, rougeoyante, c’est le signal. L’automne arrive. regarder Samain débouler. Bientôt la nouvelle année.                                                      Nous y retrouver ?                                                                                                              Faire ce voeux.

J’apprends une nouvelle langue. Elle est très coriace, celle-ci. Elle n’est pas aux mal-voyants, mal-entendants, mal-aimants.

Elle ne se dit pas, elle s’écrit pour Nous

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