Nue-it’s

Je vais encore passer cette nuit…

…A ne pas vouloir m’étendre sur mon petit lit étroit de pin blond, où nos deux poids con-jus-guaimant fictifs feraient craquer ses                 jointures, nous retrouver la figure et le matelas par terre… A  compter le visage é-honté des heures, à regarder défiler clac après clac de l’horloge sur le mur, toutes les minutes de mon insomnie, leur trouvant des synchronicités, des significations érotiques, ésotériques, phalliques, amoureuses, fantasmatiques…  A  empreinter le carrelage froid de mes pieds nus des draps à la fenêtre, de la lune en croissants à sa plénitude engrossée, des étoiles, surtout la tienne à mon bête sommier. Y entendre chuter mes gouttes d’envies, de plaisir sol y terre m’étant faite flotter, clapoter, juter toute en doigts de toi dans mon entre-cuisse… A vouloir rogner absolument quelque chose, surtout ce qui te ressemble le plus;  un os énorme de tyran-ô-saur, l’arbre mystique, ton bâton de foudre, la pelisse de tes mains. Y faire couler la petite bave d’une joie commune et non embarrassée, un filet de sang frais, renouveler toujours notre pacte indien… A regarder poindre le jour, crépiter le soleil, l’œil rougi, les cheveux flous, la peau hérissée de fourches au travers des persiennes, vaguement soulagée; je vais enfin pouvoir te dire tout ce que j’ai su sauvegarder de nous à la nuit, mon amour d’Âme-Our. Ce n’était pas tranquille, ce n’était pas apaisant, ce n’était même pas doux mais je m’en fous, c’était Nous, et c’est, et ce sera Nous…                                                                                                   

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