Conbattants

Patiner la forêt, me perdre au bois sans chemin, aux haie d’odeurs d’aubépines vers toi et monter lentement au sanctuaire. Là, seul, dans le matin, poser la chair de sa peau contre la mienne, me percuter de cette injonction, écorce d’éternité partagée, toujours plus vite, toujours plus fort. Tomber fusion de ta bouche dans ma bouche, parcourant tes lèvres, dans la lettre bourgeonnante de ta chair, ivresse de printemps festonnée de cris étincelants, de couleurs brutes battant le feu au buisson de ton ventre.

Pourquoi est-ce que je te retrouve là, au creux du murmure de la terre ? Offrande brûlante qui me à genoux, me tombe, me carde à tes doigts, aux racines du noué, de tes bras se roulants en brasier, tirant des filins d’épices de mes épaules jusqu’à mes reins. Ta bouche à chair né mastiquant mon plaisirs étendu, moi au cru de ton ventre, embaumé du crochet de ma chair, montée dans tes segments constricteurs d’abysses plissés.

Et puis au-delà, la terreur. Ne plus te savoir, ne plus te recevoir, ni me recevoir, fermer au coeur, dans un silence circulaire, opaque, comme rejeté dans l’hivers. Je les entends dehors se battre, griffer la terre arracher la forêt, fletrir serrer chaque soleil, chaque trillle. Ils reviennent pour moi, comme toujours. Mais ils ne sont pas seuls amour, je le sais. Il y a nos oiseaux, les miens, les tiens, surtout les courageux, espiegles, intrépides, licencieux, les joyeux intraitables, de fameux combattant. Ils me rappellent que tu m’aimes et me gardent  au foyer le seuil de la faim.

Et dans leurs vol ils font le sortilège de me ramener à ici, à redessiner l’espace la haut. Revenir à toi, moi, à l’a-pic enluminé des tes seins, défie à l’incandescence avide de ma bouche, les miens battant, sang, vent sur la membrane vibrante de ton ventre, pieds nus, caresses, jambes nus prises des tiennes, l’enroulé de ton dos dans mes bras, sentir l’apesanteur de mon envie à la porte brûlante de tes anneaux, dérober une part de temps écrasé aux mâchoires d’un baisers long, coulant mouillé, rompre les eaux en haut en bas avant de venir ensemble manger des soleils.

En attendant, je me serre sur drap au vent amour.

Et je sais que tu m’aimes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *