
Chapeau de paille blonde Bouteille vide ou entamée Trousseau de clés qui tombe Et c’est l’été Grillon sous les persiennes Ta porte entrebâillée Mes pas qui vont qui viennent Et c’est l’été Parfum froissé de chambre Dehors le blé des prés Ta peau safran et d’ambre Et c’est l’été. — N’être que dans ce soupir De l’être qu’on attend Respirer lentement Pour freiner le désir De souffrir De rire ou de pleurer N’être plus là ni ailleurs Mais dans cette attente Qui voudrait s’emballer Cravacher les minutes Mordre et déchiqueter Les jours et les nuits Jusqu’à ce qu’il vienne Jusqu’à ce qu’on se souvienne Que l’instant n’est rien Sans l’infini.
BIELECKI Isabelle – Extraits de « Plumes d’Icare »