Oh mon amoureuse, mon oiseau de nuit,
Je crois que nous sommes dans la même tourmente, de cette éloignement qui nous contraint à finalement ne pas réver complètement de nous. A nous refermer à ce Nous de chair sensuel et sauvage qui nous torture, mais par là aussi à tous les instants que nous pourrions partager, intimement et simplement. Je pense que tu n’imagines pas tout les moments de notre manque, où je voudrais être là, avec toi.
je voudrais moi aussi être là quand tu dors et que je pourrais voir passer la vie paisible des rêves sous ta peau, quand tu te réveilles, voir tes yeux s’ouvrir comme un présent tout neuf, profiter de l’aube de ton premier sourire, sur le ciel de tes frondaisons rousses éparpillées. Te voir t’étirer comme une chatte voir ton corps se mouvoir et chanter la vie, te voir prendre soins de toi comme il se doit, tout le mystère des petits rien et où je te retrouve ici avec moi..
Oh oui te voir t’habiller, l’air vibrer autour de toi, faisant comme un mirage sur tes contours que j’aime, voir et sentir les étoffes glisser sur toi et te masquer à moi, qui te vie sans te voir.
Et puis parfois t’imposer l’immobilité, la cécité, pour que je m’occupe de toi, te lave te coiffe et t’habilles, et en ça déjà vivre dans l’instant où je te déshabillerai, ou saccagerai toute ce que tu porteras. Être dans tout le faire et le défaire car tout s’ajoute à nous.
Je ne me fais pas de mal en pensant à ça, je veux juste que tu puisses vivre toi, tout ces moments, comme si j’étais là et que tu les faisais pour moi. Je veux qu’ils te soient tous important comme ils le sont pour moi. Que tu sache que toute la mie de toi fait le pain de mes jours et de mes nuits mon amour.