Feu Haut Leu à Ailée

Je  vais s’en dire qu’aile âme erre sur les miroitements miroirs de tes parterres  qui renvoient ces particules, ces fragments minuscules de poussières dansants dans la lue mi ère… Car nous sommes tous deux, arrivés à ce point bien précis d’un quart de chemin dorsalé par ces fleurs étranges et singulières aux épines translucides qui se nourrissent de nos mots me coulant la peau de sa piqûre acide. Je laisse traîner mes mains , je les laisse aller près de leurs bouches carnivores. Leur permettre de se nourrir de mes « enfants » morts. Je veux que tu l’acceptes. Puisque tu m’aimes. J’exige que tu fasses l’effort de comprendre les végétaux rudes qui me crépissent les veines, se fouissent de nos téguments drus et gorgés de nos histoires, celles qui nous sont venues, celles qui nous arrivent, le jour, la nuit, celles que nous nous devons d’écrire pour que les êtres s’aiment. Je ne suis pas toujours la douce, je ne suis pas toujours la tendre… Je les secoue, je les ébroue, mes doigts, dégouttant rouge, suintant la sueur fumante qui charnue mon sillage. Ne détournes pas les yeux, je sais que tu es fort, que tu peux t’émerveiller même de l’étrange, même de l’inespéré. Je veux que tu m’acceptes avant que de m’aimer. Tout, mes mots, mon mur, mes ronces, mes coquelicots, ma nuit, ma louve, la cicatrice qui me bée au ventre, qui tapisse étroitement la roideur de ton sexe et le déménage, l’engouffre, l’orage, d’avant en arrière, des temps reculés de la fourrure, des cavernes, au poli doux, crémeux blond-roux d’un désert moderne.

Je me retourne sur ce parchemin des Bois Noirs où je m’exfolie l’épiderme et de part en part il y a la lueur de nous, très loin, un point minuscule, mais dont l’intensité m’aveugle. 1000 ans, c’est insoutenable, mais tu me les avais promis après m’avoir fait le présent d’un premier abandon… Car tout ce qui me vient de toi, est un cadeau, je n’ai pas d’autre manière de t’aimer. Tout ce qui me vient de toi, quoi que le monde entier en pense, est une offrande, pour que l’amour grandisse, s’enforcisse, se pousse des ailes.

Sur les bas-côtés de la forêt bougent, furtifs de petits êtres étranges, qui se coulent le cuir bariolé de leurs ivresses d’arbres en arbres. Ils nous apprennent à parler l’amour autrement, tu les connais, maintenant, je les sens aussi. Ils sont là pour nous aider. Croire en leur support inconditionnel, s’éprendre de leur magie, c’est s’abandonner l’un à l’autre , les mains ouvertes, les yeux bandés, dans l’absolu confiance. Je sais que ton cœur est de flamme , cautérisé dans une écorce semblable au mien…

Je suis de tes voyages Ici, mon roi d’homme, toi que je chéris comme mon tout bien aimé et si un jour, une nuit il te semble que je trébuche, je désire toujours espérer, aimer que ta main même en larmes, même emplie d’alarme saura me reprendre étroite aimante contre la marche en avant de ton flanc, moi de toi, ta petite folle à lier.

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