J’ai lavé le ciel,
dévoré les comètes
toutes les bêtes
et dans les abysses
précipité les hordes
coupé les cordes
des pianos des violons
brûlé les maisons
et toutes les lettres
de l’alphabet mélangé
les couleurs du jour
et de la nuit
dragué la mémoire
retiré les ampoules
mangé la lumière
avec tous ses saints
rongé la faim les doigts
les tibias et la foi
jusqu’à qu’il ne reste rien
de rien
et dans ce rien
qui m’habitait
qui m’entourait
tu étais là,
unique et infinie.