Nous habitons
Une chaumière ouverte
Sans charpente
Sans foyer
Avec les faucons
Et le soleil
Mon amour
Toi seule
Sais de quels bras
Je me chauffe.
Nous habitons
Une chaumière ouverte
Sans charpente
Sans foyer
Avec les faucons
Et le soleil
Mon amour
Toi seule
Sais de quels bras
Je me chauffe.
Mon arbre, ma vibrante chevelure de titane
Sans savoir où s’abreuvent tes racines,
Je baise la confluence cendrée de tes racines,
Sans savoir où s’arrêtent la coupe de tes mains
Je baise tes mains dans l’offrande de tes seins
Mon aimée, sur tes lèvres où se parlent ton ciel et ma terre.
Dans nos caresses d’eau et nos souffles contraires,
J’apprends à nous partager de sève et de miel,
Et Je m’étends en labour dans ton ventre de brumes
quand s’ouvres tes bras ventés ornés de plumes
Ailleurs dans le désert les plantes grasses,
Les adeniums et les agaves depuis toujours rêvent de toi
Moi, là-bas, déséché, assoifé, je t’aime ma brûlure
Pour tous les jours, toutes les nuits où tu pétris pour Nous
La chair bruissante des fleurs de lumière
Si-lents cieux de nos m’eaux
Forent jets de pierres sur le gros cas-racle-terre
Ils les faut pour l’éther-nuitée flamme-aimante d’Âme-Our…
Tu veilles debout, dressé, Lion ambré,
Aux piliers trapus, forts de nos désirs
Et je joute, aimante à tes yeux grisés
Le Reviens-y d’Âme-Our, le plaisir.
Tous les jours,
Toujours, depuis lors,
Tous lais, notre fin’amor,
Dentelle blanche ou rouge brasier
« Petites morts » me fait m’écrier
Ébranlée, brandie l’amour
De toi, mon troubadour.
Tu dors, te voilà enfin libre au vent
Ma sorcière sauvage, mon amour
rendue au sortilège du corps
et aux chants sinueux sans parole
Tu dors, et je m’appuie sur ta nuit
me fais leger entre tes ombres
et contemple par tes rues, tes devantures,
l’envie que j’ai de toi, depuis toujours
tracée dans l’écorce de la terre
Maintenant que tu dors, je frôle tes murs, tes colines,
m’érige en ton ciel, en nuage et en tour de bruine
pour t’abreuver et venir lentement m’étendre
en ton delta pour que la mer puisse enfin Nous prendre
Eaux ragent du si Elle,
Ô rage l’arme à ses si Il,
Or âge de sa peau mi Elle,
Aura jeux à sa lèvre vire – Il…
Orages eux serrements,
Ils y ont fait l’Âme-Our
Et cornés les labours
Entre pluie et vent,
De bouquets
De grésil et d’étincelles.
Toute D elle, ailes à G il, île,
Femme au grand ciel,
Homme sa terre d’asile.
Ce jour, montée là-haut après le simule-âcre et le norme-mal de la bonne-heure des adultes… Mais il y eut ces sourires, ces étreintes, cette morcelle eau de la chair de mon ventre, pour moi, l’éreintée. Rendu mon gouffre abyssal su-portable. Sitôt rentrée chez lui, j’ai pris sa mort aux dents, je me suis lavée les dents, ne pas emporter les derniers dé-bris coincés entre elles, dans ma monte-hargne; être neuve, propre, sauve pour toi. J’ai fait saigner mes gencives, rage-heureusement. Le goût de la fière, la pierre, le corps qui se redresse, qui se pointe et se hérisse, sans t’haine de frissons, sang-sue-elle, me baigner dans ton sourire qui miroite, chaud, dans la rivière des arbres. Là, assise au banc de bois, à ma gauche, un pin, plus loin, un platane, plus haut, un eucalyptus, à ma droite un acacia, plus loin, derrière, un figuier, en bas, au dessous de mes doigts saisis par la brûlure qui m’encre à toi, des peupliers. Ils bruissent de mots verts de gris à la mesure du ciel et de la terre, dans le vent venu de la mer. Toute la ma peau-monde du continent végétal est là, autour de moi, de nous, tandis que je m’écries vers toi. J’ai cueilli une fleur sauvagement odeur-riante de chèvre feuille rouge-blanche-jaune, melt-in-posée à mon oreille gauche, celle-la même la plus proche de mon cœur et j’entends son parfum ri-ruban-belle dans la galerie de mon Oui à toi, se cogner aux parois pourpres de mes cloisons ensanglantées, où je fais voguer le navire de toi, le seul que tu n’auras pas brûlé. Je repense à hier au soir, lorsque nous nous sommes en-brassées nos qu’eaux rosses ivres, où j’ai voulu lire ces pages, achetées pour la beauté du titre: » Danser au bord de l’abîme »… Un choc, un roc, où se cognent mes larmes, les maux de nous, presque , au cordeau, au millimètre, à la seconde d’éternité près. Ces mots, ils me floutent la vue, me font te serrer la main que je ne lâche pas d’un pouce, même pour dire stop, c’est trop fort, je manque d’air, je m’asphyxie, tellement c’est beau. C’est le livre qui s’approche tant, tel-aimant, terrible-aimant de chez nous. Tu devras le lire. Jusqu’à la 109 ème page précisément. Après, la suite, ne nous concerne plus… Elle est à eux deux, au monde entier autour, pas à nous. Je repense à tes mots, les tiens, ceux de Neruda qui sillon-nœuds ma chair tout ce jour. Je ne veux pas qu’une autre femme les aime, les touche , émue, du bout de ses doigts, les prennent dans le creux de ses yeux, les salissent de leurs émotions. Je m’y jaIouse-y si lu-si fer-ossements d’une brûlante hisse-terre y nausée abondante lorsqu’une seule même l’ose… Tes mots, sont de toi à moi, pour moi, puis repartent de moi pour toi. J’accélère, tout à coup, le pas, je fais rouler des pierres, je veux t’écris rire, te colle y sillonner à l’ombre d’un havre de paix, à la croisée d’ogive de nos mots élancés hauts, j’écris en marchant, sans m’arrêter, vite, je cours maintenant, me faire des jambes de gazelle qui ceindront bientôt tes reins de lion, courber ma gorge ronde à l’aigu de tes crocs, te re-source venir, te re-luire de tous mes je t’aime, je t’aime, je t’aime…
Muki, mon azur léger, ma brûlure des collines. Ce matin dans ma course de toi, j’ai reçu tant de signes, Tout ces signes que je ne sais pas comme toi, interpréter. Ce petit oiseau tombé sur la route perdue, que j’ai dû mettre à l’abri, et qui s’agrippait sur mes doigts, sans comprendre. Et puis plus loin ce lièvre qui courait léger vers moi, avant de se remettre sur les pistes sauvages, alors qu’au même moment, surgissant des arbres, un rapace planant l’air au dessus des vergers, s’en allait silencieux, survolant le même sentier. Toute cette grâce m’a serré le ventre, au milieu de tout cette nature domestiquée où je vis, au milieu de tout ce bruit, et de toutes ces machines qui puent.
Mon âme-our mon aimée tu me manques,
Je te veux, je veux ta rage de cascade,
Les rires de balançoire en ton jardin
que j’oublie toutes ces fleurs carmin,
Que j’oublie l’oraison des faunes
Et l’hélium de leurs mamelles jaunes
Je veux ta couche chargée de fauve
Boire cette eau blême du marais puant
glissant sous ton écorce noire,
Je veux ta faim ovoïde et aveugle,
je veux ton vestibule de tubercule,
Je veux de toi ton crystal résonnant,
sur ma peau tes griffes de quartz vibrant,
Et dans mes yeux, tes perles brûlantes
Ecartes moi tes racines de mer,
plante les partout dans ma chair
Je veux la boue de tes pétales afollés,
Je veux tes supliques de chatte vermeille,
chantant la pulpe dégorgée sur nos soleils,
Je te veux nue, seulement ornée d’orage
Je veux le bruissement de ton feuillage
Et la poussière blanche de de la fanfare
Pour t’ écrire avec, que je t’aime sans fard
Tu me re-huis s’y eau
Dans le mât-in de tes m’hauts
Temps et tant tu me qu’aux roses ivres