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D’eux si aime saison

ILL. Daria Pochinskaya

A

V

R

I

L

4 . 2 Te pétrir aux rayons

à l’obédience des saisons

Nu dans les ailes de la chair

Francine CARON – Recueil  » L’Année d’amour » Ed. aux amis de NARD

*

A l’hirondelle

le fumet des nus en jeux

ailes fuselées

*

L’eau se file amants

en bordure de lèvres

nos langues à tisser

*

Miss coccinelle

se repaît de pucerons

fringale et ventrée

*

Couleur de roses

Dame Valériane

ombre les fourmis

Nos peaux et reins tannés

Une oeuvre de Gilfy.

Et si toi tu prends

ma bouche au pied du Printemps

le monde est léger

*

La vie se grandit

le chien-loup tchèque hurle

désormais la nuit

*

Ma peau craque et fond

conjuguer nos contraires

germée à ta bouche

*

Si font me tordre

la forte giboulée de toi

la langue dehors

*

Éole Hélios

S’en brassent à pleine bouche

les fleurs plient de joie

*

L’ajonc espagnol

enlacé aux tulipes

varient en couleurs…

*

Chauffant leurs baisers

les tourterelles accolées

s’aiguisent du bec

*

Le thym est en fleurs

mauves violettes et rouille

Égales de beautés

*

L’étourneau écrie

Tout en haut d’un grand poteau

sa flamme ébahie

*

LE LOUP ET LOUVE

PROTÈGENT LEUR BEL AMOUR

AU SEIN D’ÉPINES

*

Lilas étoilés

gîtent au petit vent câlin

mer sur garrigue

*

L’extase du jonc

poudre de sucs ton arbre

dedans moi forée

M’ars amatoria

ILL. Steven Kenny

Amour, tu me mets

du baume entre mes deux joues

du feu dans leur chœur…

*

Je sens le printemps

pousser des fleurs sur nos mains

et rire en coulent heurts

*

Les petits bourgeons

s’ouvrent à la loi suave

le mien sous le tien

*

Bourgeon de langue

érige celui de moi

sucs de fleurs miellées

*

Retour de saison

tout toi monté si fleuri

petit lait aux doigts

*

Nous embrasser là

mon amour sous les saules

qui caressent l’eau

*

Voûte d’ogive

l’olivier mille en ère

conte ses oiseaux

*

Faire notre amour

sur la lie d’herbes hautes

nous cacher d’en blé

*

Chaleur retrouvée

je t’écris tu me crisses

nos replis froissés

*

Oh nos lits tannés

Joyaux cependant luisent

nos souffles mêlés

*

C’est un flux bleuté

qui prend tout à la gorge

boire à nos printemps

*

Mon homme de soie

nous glisse au tapis d’iris

doux amant violet

*

La garrigue en feu

mauve d’euphories lacées

me liane à ton bras

*

Les fleurs ne coupe

et comme une vache allée

moi je les mange

*

Si c’est en blason

que nos bouches ça sent bleues

je mords ton harpon

*

Nous danser Haut-Vol

franc jeu des précipices

est loi stupr’aime

*

Ta sève monte

elle barbouille ma bouche

si roi d’ attentat

*

Le dos dans l’herbe

le gué des hirondelles

entre quatre yeux

*

Savoir mystique

du héron cendreux au bas

des cordons de l’eau

*

Cocons sidérant

la lumière dans les pins

l’en corps vif du vent

*

Elle monte le ciel

de son lent voyage au sud

Altaïr en tête

*

Bruyère blanche

et timides violettes

font avalanches

*

Ma douce furie

sur figue de barbarie

t’aimer piquante

*

Le soleil est eau

et pressant il noie l’ombre

dans tous nos à-pics

*

Le réseau rouge

de nos pensées attendries

éponge l’éclair

*

Songe à la foudre

qui ploie sur tout l’équateur

et crie dans nos nuits

*

Lune faconde

tourne et vire sans l’oubli

de nos flamboiements

*

Et l’on sera beaux

et les chevreuils les oiseaux

fermeront leurs yeux

*

Fouillis de plumes

régal, carnage de nuit

au matin, l’oubli

*

La petite orchis

déploie ses mouches noires

les pieds dans l’ombre

*

Les poings desserrés

laisser la rivière

Broyer nos galets

*

Bruyère en senteurs

de la vanille et du musc

de ta semence

*

Ils sont nos baisers

bourdon et sauterelle

vibrant caducée