Et même si demain Vient plus vite que Notre prochain baiser Murailles séparantes Parallèles irreversibles Et que ne se suffisent A notre perte Ceux d’hier J’aurai toujours Au bord des lèvres Ce bourgeon de sourire En pensant à ceux D’aujourd’hui
Etrangement quand je te laisse, Dans le silence des forêts Lèchées du vent, perdues au ciel Quand je te laisse Les arbres dressés, Comme des chevaux fou, Passent la dune de tes seins Prennent la mer, Continuent de courir Sur la rivière de ta voix, Et le ventre de tes océans Alors comment dire Que la densité De l’air n’est que celle Pour le vol des oiseaux Quand il comble L’espace de nos lèvres D’un baiser Citadelle Imprenable
Poser ces pointillés, Depuis la marge Deminant ta ligne Effaçant recommencant, Pesant la puissance élastique Du verbe doux, dur, Intransigeance Sur les berges Maritimes du faune’aime Faire déposition du nom Dans l’air d’impatience Devenu royaume silencieux La langue peut elle seule Faire œuvre autographe Alors à tes lèvres Laisser en dépôt, Des aluvions de consonnes Les embrions de tous Mes baisers à venir