Toute D elle, ailes à G il, île,
Femme au grand ciel,
Homme sa terre d’asile.
Toute D elle, ailes à G il, île,
Femme au grand ciel,
Homme sa terre d’asile.
Ce jour, montée là-haut après le simule-âcre et le norme-mal de la bonne-heure des adultes… Mais il y eut ces sourires, ces étreintes, cette morcelle eau de la chair de mon ventre, pour moi, l’éreintée. Rendu mon gouffre abyssal su-portable. Sitôt rentrée chez lui, j’ai pris sa mort aux dents, je me suis lavée les dents, ne pas emporter les derniers dé-bris coincés entre elles, dans ma monte-hargne; être neuve, propre, sauve pour toi. J’ai fait saigner mes gencives, rage-heureusement. Le goût de la fière, la pierre, le corps qui se redresse, qui se pointe et se hérisse, sans t’haine de frissons, sang-sue-elle, me baigner dans ton sourire qui miroite, chaud, dans la rivière des arbres. Là, assise au banc de bois, à ma gauche, un pin, plus loin, un platane, plus haut, un eucalyptus, à ma droite un acacia, plus loin, derrière, un figuier, en bas, au dessous de mes doigts saisis par la brûlure qui m’encre à toi, des peupliers. Ils bruissent de mots verts de gris à la mesure du ciel et de la terre, dans le vent venu de la mer. Toute la ma peau-monde du continent végétal est là, autour de moi, de nous, tandis que je m’écries vers toi. J’ai cueilli une fleur sauvagement odeur-riante de chèvre feuille rouge-blanche-jaune, melt-in-posée à mon oreille gauche, celle-la même la plus proche de mon cœur et j’entends son parfum ri-ruban-belle dans la galerie de mon Oui à toi, se cogner aux parois pourpres de mes cloisons ensanglantées, où je fais voguer le navire de toi, le seul que tu n’auras pas brûlé. Je repense à hier au soir, lorsque nous nous sommes en-brassées nos qu’eaux rosses ivres, où j’ai voulu lire ces pages, achetées pour la beauté du titre: » Danser au bord de l’abîme »… Un choc, un roc, où se cognent mes larmes, les maux de nous, presque , au cordeau, au millimètre, à la seconde d’éternité près. Ces mots, ils me floutent la vue, me font te serrer la main que je ne lâche pas d’un pouce, même pour dire stop, c’est trop fort, je manque d’air, je m’asphyxie, tellement c’est beau. C’est le livre qui s’approche tant, tel-aimant, terrible-aimant de chez nous. Tu devras le lire. Jusqu’à la 109 ème page précisément. Après, la suite, ne nous concerne plus… Elle est à eux deux, au monde entier autour, pas à nous. Je repense à tes mots, les tiens, ceux de Neruda qui sillon-nœuds ma chair tout ce jour. Je ne veux pas qu’une autre femme les aime, les touche , émue, du bout de ses doigts, les prennent dans le creux de ses yeux, les salissent de leurs émotions. Je m’y jaIouse-y si lu-si fer-ossements d’une brûlante hisse-terre y nausée abondante lorsqu’une seule même l’ose… Tes mots, sont de toi à moi, pour moi, puis repartent de moi pour toi. J’accélère, tout à coup, le pas, je fais rouler des pierres, je veux t’écris rire, te colle y sillonner à l’ombre d’un havre de paix, à la croisée d’ogive de nos mots élancés hauts, j’écris en marchant, sans m’arrêter, vite, je cours maintenant, me faire des jambes de gazelle qui ceindront bientôt tes reins de lion, courber ma gorge ronde à l’aigu de tes crocs, te re-source venir, te re-luire de tous mes je t’aime, je t’aime, je t’aime…
Tu me re-huis s’y eau
Dans le mât-in de tes m’hauts
Temps et tant tu me qu’aux roses ivres
Courbes de fuite aux pics du calcaire, Aplats de nuages gris aux lances du vent, Sourd la pluie, vient, soudaine se rit De toi, de moi, des cris, des chants de cour.
Cheveux, pensées nues nouées du temps contraire, Les arbres, là-bas, entre crêtes vont chalands Du printemps, de la fête, de l’amour, Re-prendre un tour de mille ans Tu me le dis, je te relies, De la nuit au jour On se l’écrie…
Tout un pan de la nuit, j’ai exploré Jusqu’à tomber de ma chaise Parmi les mots des grandes poétesses Comment mon amour t’écrier.
Ce n’est qu’à la claire simplicité Pure comme eau de roche Et la foison enchantée De tous les oiseaux De mon coeur
Que bondissent et ricochent Ses trois plus beaux joyaux Coulés dans l’Or d’une rivière Et de la ronce aux coquelicots De nos haies d’orties à la cabane couverte de lierre,
Je veux te les murmurer, les s-aimer dans le vent, Pour nous deux seuls, les garder bien au chaud Et du jour neuf, brillant à la nuit qui bruit d’eaux T’en offrir la liturgie, la ritournelle, le chant,
Tant je t’aime, je t’aime, je t’aime…
D’eux puits, trois jours,
Sur leurs py-erres en tour
L’Âme-Our ferre-ris
Que Soleil vers eux au lit
La joie, les serres-y-nuitées,
La foi, un sentier en allées
Où je te re-sais-y des flags ruant,
Où tu me re-fourres,gaie au d’ras volant,
La douce-heure,
La tendr’eux d’où l’heurt
De tes maux cordant l’air du fado
Au monde source de mon radeau.
Mes doigts, légers, doux sur ta bouche,
« Si-lent-c’y on le chaos, mon amour, âmons-nous 1000 ans de plus » …
…A ne pas vouloir m’étendre sur mon petit lit étroit de pin blond, où nos deux poids con-jus-guaimant fictifs feraient craquer ses jointures, nous retrouver la figure et le matelas par terre… A compter le visage é-honté des heures, à regarder défiler clac après clac de l’horloge sur le mur, toutes les minutes de mon insomnie, leur trouvant des synchronicités, des significations érotiques, ésotériques, phalliques, amoureuses, fantasmatiques… A empreinter le carrelage froid de mes pieds nus des draps à la fenêtre, de la lune en croissants à sa plénitude engrossée, des étoiles, surtout la tienne à mon bête sommier. Y entendre chuter mes gouttes d’envies, de plaisir sol y terre m’étant faite flotter, clapoter, juter toute en doigts de toi dans mon entre-cuisse… A vouloir rogner absolument quelque chose, surtout ce qui te ressemble le plus; un os énorme de tyran-ô-saur, l’arbre mystique, ton bâton de foudre, la pelisse de tes mains. Y faire couler la petite bave d’une joie commune et non embarrassée, un filet de sang frais, renouveler toujours notre pacte indien… A regarder poindre le jour, crépiter le soleil, l’œil rougi, les cheveux flous, la peau hérissée de fourches au travers des persiennes, vaguement soulagée; je vais enfin pouvoir te dire tout ce que j’ai su sauvegarder de nous à la nuit, mon amour d’Âme-Our. Ce n’était pas tranquille, ce n’était pas apaisant, ce n’était même pas doux mais je m’en fous, c’était Nous, et c’est, et ce sera Nous…
Je te donne cet alliage tripartite de fleurs
Pare mes mains, mon sein à l’or blanc,
fondues dans le Long-Temps
L’une est d’Âme-Our
L’autre mille ans
La dernière,
Mon cœur.
Car tel est le Lion
Qui me fait porter l’alcyon,
D’une franche encolure de l’ombre
A mon ardeur, de la coulure chaînée de son ordre
-Si tendre comme lui- de conter la nuit en sa fine pâleur.
“Je veux cheminer mille ans de plus, ma main dans la tienne…”