Gymnopédies de nos palpitants Gastronomie haute de nos charmes Griffon à l’arpent exact de mon ciel Gris-bleu acéré de tes yeux Gilbertin en « langue des gens »
Il est mon Île où poser mon chapeau Innervé cousu princeps absolu de ma respiration Illégal homme sorti des flots de sa condition
Chapeau de paille blonde Bouteille vide ou entamée Trousseau de clés qui tombe Et c’est l’été Grillon sous les persiennes Ta porte entrebâillée Mes pas qui vont qui viennent Et c’est l’été Parfum froissé de chambre Dehors le blé des prés Ta peau safran et d’ambre Et c’est l’été. — N’être que dans ce soupir De l’être qu’on attend Respirer lentement Pour freiner le désir De souffrir De rire ou de pleurer N’être plus là ni ailleurs Mais dans cette attente Qui voudrait s’emballer Cravacher les minutes Mordre et déchiqueter Les jours et les nuits Jusqu’à ce qu’il vienne Jusqu’à ce qu’on se souvienne Que l’instant n’est rien Sans l’infini. BIELECKI Isabelle – Extraits de « Plumes d’Icare »
Mon abandon né Entre les leviers farouches La hutte chaude de ta bouche Entendre bruire le flot des oiseaux Que tu as volé dans le ciel En corps à l’affût Derrière tes crocs
En toi mon astre au logos Se fond la foi rude de mes os Et se désaltère mon ego rythme De l’hébétude sur l’hymne Sanglant de tes rapides de gorge
Se jouent les tournois des vertiges Sur mes antiques vestiges Des arguments de ma langue Au frontispice de ton amoureuse harangue Éclats boues suées de salives Entrelacs de grands précipices
Où
Faire avaler à nos petits, ces louves, ces fauves Des mets créant diocèses Exsudés de nos mots, de nos rougeoyantes gangues Creusant ventre à terre de folles tendresses
Ne se repaître de rien Rester toujours dans la bouche d’ombre De nos faims…
Etrangement quand je te laisse, Dans le silence des forêts Lèchées du vent, perdues au ciel Quand je te laisse Les arbres dressés, Comme des chevaux fou, Passent la dune de tes seins Prennent la mer, Continuent de courir Sur la rivière de ta voix, Et le ventre de tes océans Alors comment dire Que la densité De l’air n’est que celle Pour le vol des oiseaux Quand il comble L’espace de nos lèvres D’un baiser Citadelle Imprenable
Les ors frais de la nuit formol lisent leur cruauté de nos distantes offrandes mais de nous rangés dans la vase trouble de l’étang du mufle du groin de la gueule des babines des lèvres des crocs et des canines des couteaux des stylets de la langue des pinceaux des papilles disparates recousues soudées défrayer l’affront fait à nos solives de plonger dans l’Érythrée la Somalie le Sahara le désert de Gobi le plancher flux tuant de nos salives et dans l’épaisseur moite de nos élégies foutre le feu au camp violent de nos bouches seules essences du boire nous les prenant pour détracter la chronologie
L’âme-our, le notre est celui qui se passe de commentaires de dictons, de savoir – faire d’avis de conseils de devoirs de français et même d’apprentis philosophes sans culotte ou sur la tête De nos brins débris de rien Un feu aux étoupes Mais Aux crins des herbes Embraser nos atours En faire un cœur d’atouts Je m’à peau re-prie ta langue je suis à toi comme tu es à moi Personne d’autre que nous n’a besoin de cet amour-là…
Je Sais peu de choses en tout et pour tous mais très vite j’ai su que je saurai l’âme-our quand tu as ouvert les persiennes au mois de Février Le Savant Savoir ne m’est rien il fluctue, inonde, s’échappe revient comme les rivières saisons sèches saisons pluvieuses mais je sais pourquoi sont celles de l’été dans l’Hérault maintenant… Tu le sais aussi je n’ai pas besoin de t’en dire la raison Nous deux, seuls, le savons
L’amour est co-naissance dans ses extases Et longs se peau remet des chants de phrases Au beau mille en yeux des petites simples bariolées En séchant ces en jeux qu’il nous faut bien nommer
Je sais l’arum qui darde son crépis Blanc si menthes Au par terre en épis De toi sur mon feu de lampe
ILL. Emilia Castaneda
Je sais nos peaux historiques, nos millénaires, je sais que tu es mon Premier Homme, je sais nos chemins, nos entrailles retournées à vif , nos entailles, nos récits , nos récifs, je sais ton sourire au travers de tes pluies salées, je sais ton cœur de flammes au dessus de ton sexe, je sais la main de toi pour protéger, je sais que tes lèvres savent embraser, je sais l’âme-mâle que tu es
ILL. Emilia Castaneda
Je sais ta peau… ses grains de café dits s’aiment innés tes petits melons d’eau verts qui tiennent chaud tout pointés à mes envers je sais ton grand reptile qui ne dort jamais vraiment contre le choc de mon fourré
ILL. Emilia Castaneda
Je sais pourquoi le coton les soieries la laine les fleurs dans le lit des amants le bois des murs sans porte de ceux qui s’aiment J’y ai vu nos animaux nos forêts tapis dans l’ombre de notre chambre et qui nous regardaient nous accoupler
Je sais les toiles d’asphodèle Drapées de rut délicat A lave d’anse la citadelle tes hanches mes hanches de mica
ILL. Emilia Castaneda
Je sais mon buplèvre ligneux En pétales de cris Autour de ta langue A l’iris violet du milieu
ILL. Emilia Castaneda
Je sais la veille sans lassitude de mes doigts dans tes cheveux que j’à dore de caresses aux griffes arrondies en lunules et peignent la gouache de ton sommeil sans déplier les coutelas
Je sais la vie gît lente souple de ton souffle Confiée à ma garde jalouse de nos heurts en collier de rondes
ILL. Emilia Castaneda
Je sais la saison des fruits qui roulent leurs billes de grenats entre nos crocs de fauves languides, celle des abricots du Roussillon qui éclatent de joie pulpeuse – même leur jus est d’oh rage de sucre – entre nos mains , mes seins , ton ventre, les raides ions de nos sentes fiévreuses Je sais Toi Tu sais Moi Cela est suffisant de le savoir…
Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour