Dans les boyaux,
les artères,
Sous terre,
Loin de la mer,
La mine, la boue,
Le bouillon,
Globule du tout,
Moi l’unique ?
Toi l’unique,
Tirer le voile,
Odeurs, sueurs, sel,
Baiser le rideau
Les pieds,
S’offrir
Se donner,
Les uns aux autres,
La lumière,
De toi de moi
La seule,
L’unique,
Sous terre,
Dans nos yeux.
Sur nos jours suintant
De bitume brillant
Nos belles pelisses
A l’odeur de pisse
Ma veilleuse nue
De ta lance
de chair rose
tu viens clamer
pour Nous
pour moi tous les jours
Qu’il faut vivre que rien ne dure
Et je sais l’anathème
Qu’il faut que je t’aime
Parce que je t’aime
Mais que dire lorsque
Mes mains pleurent
la coupe de tes seins
Ma bouche
demande à boire
à l’offrande
De ta source de mer
Mon amour, je me bras crois, tombe sur ta terre
Où tu me berces, me nuages, me lumières
De toi, j’apprends le chant léger des feuillages
Sur ta peau le lent frôlement des voilages
En toi, je me vente à ta source baisers.
Enfin libéré du sourire vain du brasier
Je me détache, tourbillonne et m’envole
Deviens tempête et berceau de ta parole.
Emplis de l’affolante ferveur de ton cœur,
Je dépose d’âme-our partout ton nom sur les fleurs.
Je suis
cendre
salive grifon
La faim
de tes os
de ta chair
J’arpente
La terre
Comme un feu
ardent
Je suis
Un soufle
Un murmure
Le dernier
Soleil
Le premier arbre
Ruisseau
Rocher
Née
Avec la forme
de ton coeur
© Gilfy – Temps du rêve
Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour