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Ma’neige

Dans ce grand cercle de poussière, dans cette course folle des étoiles en rond, où tout s’enroule, se poursuit, se perd, les heurts n’existent plus, le temps immobile s’est arrêté illuminé par ce bras’eros de nos amantaction.

Là, la collision de tes galaxies de peau, les éclats de ton calcaire, de ton sucre pressé à même ma bouche, ne font écho que de musique. J’écoute venu du fond des ages, le chant de ton souffle dans la mer de nos caresses passant la nuit de tes jours les jours de mes nuits.

Ce cercle de mes lèvres passées à ton doigt, juste lien sans attache, juste sacre amant. J’aime mon amour, qu’il ne soit que de l’eau de ma bouche, de la tienne, du feu de ton ventre tourné dans le battement de nos écrits, monté sur l’axe de ma joie, dans l’air de nos échancrures en sourire. Et je sais que la constellations de ta chair est le verger de vie pour ma faim, pour ma soif dans le baptaime de tes baisers insurmontables.

Je te laisse amour, au bas de cette pages, les miens, les fougeux les sauvages, comme les plus tendres, passionnés, les intrépides, les carnassiers, mais tous amoureux de toi. Il savent tous amour, que prier ce n’est que faire allégeance à l’église de ton cœur à corps, et que je suis comme toujours sur le pèlerinage de ta voix, et qu’à toutes heures je relis, sur ma peau, la bible de tes caresses dans le chapelet des miennes.

 

 

Le Don et l’Amour

Le Don et l’Amour sont deux fleuves de Russie…  En russe, Don signifie « rivière » et Amur signifie « boueux »… En Chine, où il va aussi, on le dit « fleuve du dragon noir ». C’est joli, n’est ce pas ? Je ne pense pas que cela soit dû au hasard si sur les mêmes terres se charrient l’un près de l’autre le Don, l’Amour… Je ne crois jamais au hasard.

Depuis enfant, je suis l’eau de la rivière et je t’ai parlé de ce rêve, peut-être, récurrent dans mes sommeils de petite fille … je fuyais une menace qui courrait derrière nous ma main dans celle de mon âme-heureux, une longue tresse noire me battant les reins, on voyait au travers des grands arbres de la forêt, les coupoles d’une sorte d’église orthodoxe. Nous sommes arrivés au bord d’une grande rivière… Etait-ce le Don , était ce l’Amour, était-ce les deux qui s’étaient rejoints, amants enfin dans le même lit ? Est survenue une vieille femme la Baba Yaga. J’ai franchi d’un bond l’eau boueuse. Je suppliais le jeune homme de me rejoindre, je le suppliais oui, littéralement, je voyais son hésitation, sa peur, ses doutes, le statufier de l’autre côté. Alors, la « sorcière » a lancé un vase dans la rivière qui s’est tout à coup transformée en un long miroir. Il s’ est brisé en mille morceaux. Je me suis tournée, navrée et seule vers une lumière de plus en plus aveuglante qui a fini par m’engloutir.

Toute petite, ce rêve, me terrorisait ; plus âgée et jusqu’à il n’y a pas si longtemps je me disais en essayant de l’interpréter au vu de mes échecs successifs que l’amour pour moi ne serai pas, que mon âme sœur n’était pas descendue sur cette Terre en même temps que moi et m’attendait, peut-être, de l’autre côté…

Et j’étais l’eau depuis, celle du don, celle de l’amour, jamais les deux ensemble

Dans le mot Don ou plutôt avec il y a oui, abandon, et après lui vient le donjon, où l’on s’enferme sur sa grisaille, ses demi-teintes, alors vient l’ordonnance de je ne sais où qui nous commande le pardon, qui nous ordonne de fredonner, d’être insubordonnée à la peine, de risquer tout pour coordonner soi avec le Monde et l’Amour…

Parce qu’il ne faut pas mourir avant que de n’avoir pas vraiment  tout tenté.

Je n’irai plus là-bas, là où se tombe l’heure, là où se viole la magie de soi, là où se vole l’âme à git par terre de soi comme disaient les amérindiens .

Ma maison, c’est ici. Là où je veux te faire le don de mon amour. Ma vérité , ma générosité aussi. je n’ai pas besoin d’images innées pour le savoir au fond de moi.

Aujourd’hui, après avoir fait mon chemin, sereinement moi aussi dans l’attente adoucie de toi, ranger, mes livres, te les photographier, te montrer ainsi l’étoffement de mon rayon de lumière aux tons écriés de la poésie, j’ai voulu te partager mon coucher de soleil sur le pic sacré des catalans, en revenant de la ville où j’avais déposé Loup. C’était une folie de pourpre, mauve, violet, de gris, de bleu roi, de rouge incandescent, de toutes ces couleurs de l’amour. C’était toi, mon Rayénari. J’en étais époustouflée, presque en transe, tellement, la pensée charnue de toi, magnifiait le monde tout autour de moi mais j’avais oublié, j’étais l’eau encore un peu, beaucoup , passionnément, éperdument , et je me suis heurtée de plein fouet à un barrage, impossible de rien te faire parvenir.

Et quand l’eau de moi où se mêle à part égale le Don, l’Amour est empêchée de rouler dans l’eau de toi, mon aimé, je prends encore peur de ce que le Monde puisse devenir…