Pour toi je ferai
des v’herbes hauts de ta peau
Les chants feux l’heure de mes mots
Pour toi je ferai
des v’herbes hauts de ta peau
Les chants feux l’heure de mes mots
(Image extraite du film français « Mes séances de lutte » de Jacques Doillon)
Tu m’en terre neuve sa lie
A la cave déité de tes baisers
Je te vulve canisse
A toutes mes lèvres brûlis
Tu me couds les tissus dardés
Aux fils d’amant que ta langue dévisse
Et de toutes les boues de ma bouche
Te rouler dans mes femmes jeux
Te seins t’hurler, petite mais farouche
De mes eaux troubles.
Faire des marées
Nos cages
D’assemblés.
(Illustrateur inconnu)
Délivrance…
(contre la langue de bois du dé-confinement)
le ciel est plein de soleil
mais la vie est noire
qu’est-ce que j’attends ici avec
des gens immobilisés sur leurs lits d’hôpital ?
des gardes postés aux portes ?
des policiers qui contrôlent tout ?
d’être prisonniers ?
et étrangers ?
qu’est-ce que j’attends ici avec les morts ?
que tout soit en ordre dans la banalité du mal ?
de promener mes idées meurtries en laisse
au bout d’autorisations absurdes
avec la délation qui rode aux bouches d’ombre des rues ?
pourquoi se taisent nos voix ?
où sont la sensualité et la fraîcheur
du désir de libérer les êtres ?
créons un autre monde que celui de la désolation et la tyrannie
un autre monde existe dans nos rêves, notre volonté et notre art…
Garderons-nous la vérité en nous silencieuse afin de collaborer aux mensonges ?
accepterons-nous d’être encore réduits au silence, d’être salis, maltraités, interdits ?
témoignons et laissons une empreinte contre l’occupation des consciences et l’oppression des corps,
devenons des symboles libres, des êtres libres.
nous avons l’arme redoutable du poème qui parle au plus profond de nous,
se dresse comme un rocher face aux pleutres de l’horreur quotidienne.
2020 une épouvante virale dévaste le monde,
sommes-nous condamnés à la ruine de nos existences
les justifier ?
pendant que la nuit s’abat sur le monde
tous les jours sont occupés
à soigner
à laver
à décontaminer,
à approvisionner
à livrer
nous sommes sortis de l’illusion depuis longtemps
et n’avons pas à expier les mauvais choix de la mondialisation.
toute la beauté du monde, vigie
montre-la,
sois fou amoureux de la vie,
cette folle maîtresse
vie imprévisible
vie étonnante
vie capricieuse
vie paradoxale aux confluences du désir et de la raison
vie ancienne et fidèle où passent tant d’ombres
vie accueillante et douce où flânent tant de joies
nous, piétons de la vie, amoureux de la beauté
avançons avec la vie, entourés d’étoffes et de parfums
vivons intensément dans les bras amoureux
regardons la vie comme un printemps radieux
une fête insolente et non conformiste
refusons le joug qui fait mourir l’amour !
La vie est une femme,
toutes les femmes,
les mères,
les filles,
les sœurs,
les femmes sensuelles,
les femmes anonymes entrevues un instant.
À la vie, tressons des chants d’amour,
des vers passionnés
de la tendresse et de l’humour lucide,
de la tristesse et de l’espérance
soyons amoureux dans l’étreinte jusqu’à la lumière de l’aube
refusons les ténèbres et le moulinet de la mort
préparons-nous à la vie intense et au monde plus dense….
nous nous promènerons,
et sous le masque, nous offrirons généreusement nos sens
yeux brillants
et nos bouches jouissant de baisers futurs.
©Nicole Barrière – 10/04/2020
http://www.francopolis.net/rubriques/gueuledemots-N.Barriere-MarsAvril2020.html
(ILL. Rose O’Neill)
Je suis une toute petite femme. Le monde pose sa toise sur mes cheveux caramels d’à peine plus d’un mètre et soixante centimètres de flammes.
Tu es venu.
Nu
Nuit
D’eux nous
Écarter les persiennes
Où je végètenlisais
Bonsaï humaine
Réduite en os
Diète de soleil
Ligaturée de mes oiseaux
La gorge assoiffée d’eaux du ciel.
J’ai ri tu as souri ;-P
Étais-tu ou et où étais-je
Déjà soûle, charmé ?
Racines mes tarses de trembles de peupliers de charmes d’or mots
Ont peu à peu replanté les plaines de nos déserts
Au premier Mai de Beltaine
Mes cordes que tu grattais de tes coutelas
Ont pris feu et la voix de moi sur ton mat de misaine
J’ai vogué mes amers pour en faire des joies
Tu m’as façonnée géante
Et de ton enfant intérieur
Ta vulnérabilité, mon âme-or
Mon homme primaire
Mes bras ouverts
Sont les sarments
De ce que tu as offert.
(ILL. Auguste Rodin L’éternel printemps)
Je te donnerai
Je te donnerai
des fleurs poivrées pour l’extase,
une chambre de torture pour la peur.
Tu me donneras
des lèvres pour brûler l’éternité,
des ongles pour accrocher le vent,
des dents pour marquer les saisons.
Ane-Marie Dérèse Recueil. La nuit s’ouvre à l’orage
(ILL. Ferjac ? )
Je t’embrasse
En pays , en couleurs, en femme du monde, en soleil, en vert à soi, en langue étrange, en inondée, en précipitée, en laine papillon, en grand les quarts, au compas de mes dents, au combat de mes lèvres, en paix si bleue, dans mes doigts d’art- murmures, en tenue de ton gala et de nos soirées, les lanières de ton cuir brut, la dentelle de tes cils, la guêpe fière sur le coton, en robe d’ébahie, en cent façons contre toi, en robe de pure sens, en robe de notre chambre, nous nous embrassons dans nos déshabillés, comme nous nous aimons dans nos plus simples à pareils…
ILL. Vyrvich Valentin « Deux ».
Mer-Mère
Écumes, lait de mer !
Mer-Mère !
Qu’elle allaite nos rêves et nos voyages !
Qu’elle nous prenne,
Poissons ailés de nos souvenirs,
De nos belles errances,
De nos transes confondues,
Dans les tourbillons de nos danses,
Sur la fièvre des vagues qui nous enfantent,
Dans nos migrations.
Qu’elle nous apprenne à nous raconter,
À nous rencontrer,
À nous prendre,
À nous surprendre,
À nous suspendre
Dans les profondeurs de nos rêves
Qui nous disent toutes ces houles
Qui nous bercent
Et toutes ces îles qui nous dansent
Jusqu’aux rivages des étoiles lactées
Qui s’allument d’un feu premier nourricier.
Qu’il enflamme nos âmes
En lames d’espérances !
Toujours ces mets fiers des maux en lent gué âge des eaux ah si hauts car de son art il fit ciel , Il l’arque en si Elle
et
IL
LUI
A
MON
ELLE
DOS
RADEAU