Aube

Et puis il y a toi,
Qui viens en forêt
Parée de plumes,
Toi qui, vent frais
Chaque jour m’écume
Me voluptes de baisers
Toi qui arpente salée
Mon coeur ma chair
En chemins d’éclairs
Toi qui passant sous les barbelés
Viens déposer
Depuis toujours
Chaque matin
La lumière du jour
Dans mes mains

 

 

Mine-et-râle

Quand nous sommes venu du nord,
Toi sur moi, lovés sur cette dalle de granit scellée

La salive de mes doigts penchée sur tes dômes d’albatre
Ma Joie baignée sous tes galets chauds luisants

Reins serrées dans tes colonnes de marbre blanc
Ecoutaient, battant au fond de la chapelle,

Le mystère du lien gravé,
Dans la pierre de rosée,
Salée.

Elle claire hors d’age

Mon arbre, ma vibrante chevelure de titane
Sans savoir où s’abreuvent tes racines,
Je baise la confluence cendrée de tes racines,
Sans savoir où s’arrêtent la coupe de tes mains
Je baise tes mains dans l’offrande de tes seins

Mon aimée, sur tes lèvres où se parlent ton ciel et ma terre.
Dans nos caresses d’eau et nos souffles contraires,
J’apprends à nous partager de sève et de miel,
Et Je m’étends en labour dans ton ventre de brumes
quand s’ouvres tes bras ventés ornés de plumes

Ailleurs dans le désert les plantes grasses,
Les adeniums et les agaves depuis toujours rêvent de toi

Moi, là-bas, déséché, assoifé, je t’aime ma brûlure
Pour tous les jours, toutes les nuits  où tu pétris pour Nous
La chair bruissante des fleurs de lumière

 

Tu dors

Tu dors, te voilà enfin libre au vent
Ma sorcière sauvage, mon amour
rendue au sortilège du corps
et aux chants sinueux sans parole

Tu dors, et je m’appuie sur ta nuit
me fais leger entre tes ombres
et contemple par tes rues, tes devantures,
l’envie que j’ai de toi, depuis toujours
tracée dans l’écorce de la terre

Maintenant que tu dors, je frôle tes murs, tes colines,
m’érige en ton ciel,  en nuage et en tour de bruine
pour t’abreuver et venir lentement m’étendre
en ton delta pour que la mer puisse enfin Nous prendre

 

Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour