En passant

Nous rire

Dans la faim de mes jours, je t’aime farine, née des blés, champs ondulant en caresses d’effusion, labours parcours d’émois, envol des baisers dans la lune pleine de nos mets en moisson.

Dans la douceur humide des nuages, je lis l’eau de toi, pour la vie dans la mer, et celle de toutes plantes et bêtes qui poussent et s’épices sur la terre. Dans l’or donné, je te bois fruit mûre à ma bouche, source sangtuères en ma peau, terre de cultures perlées sur notre couche.

Tu es belle, ma fleur de plein soleil,
faite pour ma joie des abeilles,
la graine de mes jours qui chantent,
le nom du sel, le genièvre et le lit de filets opalins,
l’évidence, de ma faim,
celle d’être à toi, offrande, toujours,

Nous faits pour Nous rire
À la fureur des brasiers
La joie des ruisseaux.

Air-aimants

D’eux puits, trois jours,

Sur leurs py-erres en tour

L’Âme-Our ferre-ris

Que Soleil vers eux au lit

La joie, les serres-y-nuitées,

La foi, un sentier en allées

Où je te re-sais-y des flags ruant,

Où tu me re-fourres,gaie au d’ras volant,

La douce-heure,

La tendr’eux d’où l’heurt

De tes maux cordant l’air du fado

Au monde source de mon radeau.

Mes doigts, légers, doux sur ta bouche,

« Si-lent-c’y on le chaos, mon amour, âmons-nous 1000 ans de plus » …

Nue-it’s

Je vais encore passer cette nuit…

…A ne pas vouloir m’étendre sur mon petit lit étroit de pin blond, où nos deux poids con-jus-guaimant fictifs feraient craquer ses                 jointures, nous retrouver la figure et le matelas par terre… A  compter le visage é-honté des heures, à regarder défiler clac après clac de l’horloge sur le mur, toutes les minutes de mon insomnie, leur trouvant des synchronicités, des significations érotiques, ésotériques, phalliques, amoureuses, fantasmatiques…  A  empreinter le carrelage froid de mes pieds nus des draps à la fenêtre, de la lune en croissants à sa plénitude engrossée, des étoiles, surtout la tienne à mon bête sommier. Y entendre chuter mes gouttes d’envies, de plaisir sol y terre m’étant faite flotter, clapoter, juter toute en doigts de toi dans mon entre-cuisse… A vouloir rogner absolument quelque chose, surtout ce qui te ressemble le plus;  un os énorme de tyran-ô-saur, l’arbre mystique, ton bâton de foudre, la pelisse de tes mains. Y faire couler la petite bave d’une joie commune et non embarrassée, un filet de sang frais, renouveler toujours notre pacte indien… A regarder poindre le jour, crépiter le soleil, l’œil rougi, les cheveux flous, la peau hérissée de fourches au travers des persiennes, vaguement soulagée; je vais enfin pouvoir te dire tout ce que j’ai su sauvegarder de nous à la nuit, mon amour d’Âme-Our. Ce n’était pas tranquille, ce n’était pas apaisant, ce n’était même pas doux mais je m’en fous, c’était Nous, et c’est, et ce sera Nous…                                                                                                   

1000 ans de plus

Je te donne cet alliage tripartite de fleurs

Pare mes mains, mon sein à l’or blanc,

fondues dans le Long-Temps

L’une est d’Âme-Our

L’autre mille ans

La dernière,

Mon cœur.

Car tel est le Lion

Qui me fait porter l’alcyon,

D’une franche encolure de l’ombre

A mon ardeur, de la coulure chaînée de son ordre

-Si tendre comme lui- de conter la nuit en sa fine pâleur.

“Je veux cheminer mille ans de plus, ma main dans la tienne…”

A sombré

A ses seins t’il aimant
vagues vertes au vent
Traits, cils-long azurés
D-heures rondes ailés

De ses tendres prés sage
À nos d’eau mers rages
Conte très au long court
De notre très y aime amour

J’ériges notre temple,
L’eau scile anse démon
coeur arrêté, pleure ample
Sur l’attente d’être saison
Chants de Nous retrouvés

 

Miss you

I miss you…  Je te mys-tic tac à l’horloge dont je regarde tourner la fourche pointue. Tenir encore, deux jours, une nuit, tout ce temps long, lent, vide, décal’heurées.   je me miss-terre de toi de la peau la plus pâlie du soleil au plus vissé d’é-toile d’un trou noir où je m’y sais taire presque toutes pensées. La seule que je miss-île, c’est celle de notre Âme-Our.  Tu manques, tu me manques, tu manques à moi, je suis manquée sans toi, tu manques au monde autour, tu manques à la terre entière, tu m’en quer’ailes d’eau sur les joues.        Tu m’en qu’ouragan des cris-re  la rude absence de toi, ici, chez nous.                                                                                                                                          Tu me manques si terriblement ce soir…

 

Le Premier Homme sur la Terre

 

Tu es celui avec qui j’habite une cabane en ruine, à la hanche parsemée de romarins d’une montagne et au petit matin carmin nous allons à sa porte palatine écouter les passereaux chantourner le ciel.

Je lis ton nom en lettres capitales se ruant dans les veines de schiste, de lave, de calcaire et déchiffre tes deux initiales dans chaque empreinte de la piste que les animaux foulent du printemps à l’hiver.

Tu es le seul avec qui je connais tout et ne sais rien du Monde ; pour cela je m’étends sur tes rieuses collines, je déguste à tes verts pâturages, je somnole à tes forêts d’ombre et tu croîs avec moi dans un grand tapis de violettes sauvages, de ciste, de sauge, d’orties, de thym, de sarriette vivace et de souples pavots rougeoyants

Je m’hystère, je me parfume à la petite fumée de tes yeux nuances marécages et ton fond d’œil me balance doux, aimant , me valse lent, cajolant entre Haut-vol et l’Eau fait rage. Tu es mon unique navire, mon vaisseau, à la nuit, à l’en-vie, à l’an vers trois mille, à l’en droit où rien ne t’oblige, ni ne t’irrite de mes colères.

Tu es le Premier sur la Terre qui veuille tout embrasser de mes lézardes à mes guerres et te coule nu avec moi dans les folles herbes, moule, mixe, pêle-mêle tes racines aux miennes jusqu’aux fêtes d’ art y fissurent nos écorces ramifiées d’un tilleul en gerbe d’étincelles.

Tu me manges, me sales, me saupoudres et me poivres du regard, invariablement chaque soir sous le noir purement diamanté de nos supernovæ qui vont rouges, bleues, jaunes, ivoires et nous avons choisi l’Étoile qui, mille ans de ça nous a enfantés.

Tu es le seul, le tout premier Homme sur cette Terre qui s’étend à mes côtés lorsque j’écris la nuit et je caresse tes peaux-prières frémissantes de songes suaves ou de brûlantes accolades où je protège l’Âme-Our, nous trouvant à l’aube, le miel de saison à la lèvre l’un de l’autre, dans ses heures jamais comptées…

Mon Amour d’Âme-Our…

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Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour