Raison et Serments

F-âme et lick

Délit vicieuse,

Tes yeux par la dick

Tes cieux en sept,

F-âme d’hélice

Manie lessiveuse,

Tu fronces et piques

Mon ass par ton cep.

Toutes raies, seins, ton vit site

Et vit goût heureusement

Arrosé, rossé, rosé ma peau de sarments.

Ta vie d’ange,

Nos vents d’anges

Bien en avance pour le quorum

Sont d’éclats-raies « annus prodigium »

Grand Cul et mille-et-cimes.

Pour l’éternité,

Je suis décantée ,

Gouleyante promue

Mais chair nue

De ton vit-noble…

Là-bas,un don

Là-bas, un don

Vidée l’eau du bain

Tu n’es plus rien

Sitôt racines à l’air

Tu suffoques ta mère

Pour la lumière, un cri de plomb.

Là-bas, un cas d’eau

En poings sonnés

De toi seule, le venin,

La méduse de ton radeau

Ta difformité, tes os d’airain.

Là-bas, un présent,

Racle du rocher au clocher

Touche le fond, désert d’un toit

Mise au ban de mon Roi

Mes griffes en sang

Errent, là…

Où ici…

Vecteur sans voix

Moitié d’ombre stérile

Ne pointe plus du doigt

Son Il(e).

Trouble compagnie

De mes doigts de pieds

Où je baisse pavillon

Tu me remontes silence

Me dé-laisses au col vrillé

Dévore mes papillons.

Ce cri, délit, ce ban que route

Ta main sur la mienne, me doute

Soudain : » Qu’avais-je espéré, à la fin ? »

Eaurdonance (ecluse d’un jour à l’autre)

De pluie en gouttes salées
Les orgues, quand ils ne lavent
pas ce pavé de nos heures perdues
jouent cette louange inattendues
du rapt de votre peau par ma peau
de nos eau-rages en  liqueurs
de votre bouche en chaleur
vous fleuve, source ouverte
avide capitaine des tempètes
ordonance à mon coeurocéan
frèle esquisse que ce lit étroit
où je chavire et de vous me noie

© Gilfy – Temps du rêve

Délice(s) de prime-vers

DELICE(S) DE PRIME-VERS

Collier de mots,  dénoué,

Perles une à une, facondées,

Glissées, liquide fracas,

Parterrent le parquet de bois,

Ma peau retournée va rouge,

Je m’enfle-ris, me défait douce,

Tes mâles flèches ciblées,

En refrain d’étincelles

Creusent mon lit d’ombres nuancées.

Ressaut du beau temps

Pour nos plumes lyriques

Harpons cuisants métaphysiques.

Ma peau va nue,

Toute, je me sang rue

Dans la chair nuit étoilée de ton fantôme…

 

Cabane

Dormir dehors
Avec les fourmis,
les crotales.

Evanouis mes semblables,
Cités brillantes lumineuses
Que j’arpentais fievreux
Mes frères de larmes
Ma famille de sang
Cette mare bouillonnante
Intrépide et effercente
Où j’habitais
abeille vrombissante
sous le cliquetis des néons

Maintenant oublié, je dors dehors
Avec les serpents, les scorpions
et les loups mes amis.

© Gilfy – Temps du rêve

L’antre nous

Je veux la lenteur.
Un millier d’années de vous
pendant tout ce temps
pénétrer,
tout doucement
en vous,
être en vous,
au plus profond.
être dans chaque pore,
dans chaque muscle,
sentir le sol sous vos pieds,
la brise sur votre ventre,
sur votre dos, vos cuisses
le soleil sur votre peau
Vos lèvres gonflées
vos cheveux sur votre visage,
ressentir les caresses
que je vous donnerai,
Sentir votre nuque,
Vos aréoles tuméfiées
de mes dents
Ma peau
sur votre peau
La pierre sous
vos seins
Doucement pendant
mille ans
Lentement pénétrer
En vous
Sentir ma chair
reçue par votre sexe
jusqu’au confin
Et recevoir enfin
cette invasion
La sentir inonder
envahir chaque pli
Chaque recoin
De vos entrailles
tuméfiées
par cette si longue
communion.

© Gilfy – Temps du rêve

Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour