» Debout dans le vent léger, sous le soleil qui nous chauffe un seul côté du visage, nous regardons la lumière descendre du ciel, la mer sans une ride et le sourire de ses dents éclatantes. Avant d’entrer dans le royaume des ruines, pour la dernière fois nous sommes spectateurs.
Au bout de quelques pas, les absinthes nous prennent à la gorge. Leur laine grise couvre les ruines à perte de vue. Leur essence fermente sous la chaleur, et de la terre au soleil monte sur toute l’étendue du monde un alcool généreux qui fait vaciller le ciel. Nous marchons à la rencontre de l’amour et du désir.
Nous ne cherchons pas de leçons ni d’amère philosophie qu’on demande à la grandeur.
Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile. «
Albert Camus – » Noces à Tipasa «
Je t’aime mon bel amour , je t’aime tout ce tant même si Monde ne nous en offre pas temps je t’aime
Et même si demain Vient plus vite que Notre prochain baiser Murailles séparantes Parallèles irreversibles Et que ne se suffisent A notre perte Ceux d’hier J’aurai toujours Au bord des lèvres Ce bourgeon de sourire En pensant à ceux D’aujourd’hui
Apesanteur du tant Vivant dans l’horizon De tous les combats De vivre d’âmour De baisers d’eau fraiche Puisée à la source De ton ventre Et toi, tu vivras dans ma peau Iceberg de lumière Sur la mer de mes envies Et aux murs de mes entrailles Les traces de ton plaisir, Rupestres empreintes Où je te regarderai dans L’envers de nos yeux
Défendre la joie comme une tranchée la défendre du scandale et de la routine de la misère et des misérables des absences transitoires et de celles définitives
Défendre la joie comme un principe la défendre de la stupeur et des cauchemars des neutres et des neutrons des douces infamies et des graves diagnostics
défendre la joie comme un drapeau la défendre de la foudre et de la mélancolie des naïfs et des canailles de la rhétorique et des arrêts cardiaques des endémies et des académies
défendre la joie comme un destin la défendre du feu et des pompiers des suicides et des homicides des vacances et de la fatigue de l’obligation d’être joyeux
défendre la joie comme une certitude la défendre de l’oxyde et de la crasse de la fameuse patine du temps de la rouille et de l’opportunisme des proxénètes du rire
défendre la joie comme un droit la défendre de Dieu et de l’hiver des majuscules et de la mort des noms de familles et des peines du hasard et aussi de la joie
Mario Benedetti
A deux fendre la poire de notre joie , seul fruit qui n’est pas défendu par les bigots de tous poils, mon amour
Oh, je sais, tu veux mon bois Bandé dans l’arc tendu De tes jambes, la cheville Ouvrière prise dans l’étau Manifeste de ton desir Tenons, morte aise en faim Où j’embrasse tes lèvres, Tes cuisses tes pieds De biche chassée, tirée D’un trait sur le carreau Inusable de la cuisine Goulue de nos baisers