Peu m’importe

Peu m’importe.
Les chiens peuvent bien
dévorer les portes du jour,
Les vautours arracher
une à une les étoiles,
les hommes empoissonner,
les rivières, la terre.
Peu m’importe,
tu portes le jour,
et ce mot de toi,
m’est chaque instant
une aube nouvelle.

Feed me

De boite en aiguilles
J’avance de travers
entre tiroirs et étiquettes
Je croise au loin du fil
des moissons immobiles
je prendrai le souffle vivant
des tempêtes à ta bouche
car rien ne se rachète
au seuil des aurores minérales.

Je ne rêve plus

Je ne rêve pas,
je ne rêve plus.

Depuis qu’elle m’habite,
sa lumière déchire
le voile obscure
le bruit de ses pas,
son souffle dans la nuit,
sont la source
qui m’envahit

Je ne rêve plus.
Mes rêves savent
qu’ils ne peuvent
rendre sa douceur,
sa chaleur.
Je ne rêve pas,
je ne rêve plus,
je vis d’elle,
de jour et de nuit.

Passage

S’il le faut, je viendrai

te prendre par la main

t’emmener dans les bois sombres,

t’allonger sous le firmament.

Là, tout doucement

j’arracherai ta peau

la peau de tes cuisses,
de tes bras, de ton ventre.

Mangerai ta poitrine,

tes muscles un par un,

tes tendons tes ovaires,

ton cœur sombre.

Sucerai la moelle
de tes os meurtris,

toute la terre glacée,

à l’intérieur accumulée

la boue des jours maudits.

jusqu’à trouver la source

qui coulera à tes joues

et qu’enfin soit englouti

ce monde maudit
et qu’un autre demain
puisse fleurir de ton sein.

 

Lien

Toi et moi, tellement
à l’opposé, à l’envers,
un jour, une nuit,
la sève, la cendre,
presque rien, l’immensité,
mes mains calleuses,
ta peau d’albatre
opposés par tout,
et pourtant si proches
fondus que nous sommes
dans ce même creuset
de désolation et de solitude.

Je pense à toi

Je pense à toi maintenant.
Pourquoi ? J’en sais rien.

En fait je crois
que j’ai toujours pensé à toi
Que j’ai toujours écris sur toi,
que je respire pour toi
et rêve de toi depuis toujours
Que tu es l’énergie invisible
qui nourrit mon âme,
le sens de toute chose,
La route pour les oiseaux
dans le ciel
les rires, les larmes,
mon seul espoir
dans les abysses,
et que ton nom
est le secret
écrit en lettres de feu
au cœur de l’univers.

Alors oui je pense à toi .

Que pourrais-je dire d’autre?

Pour la toile invisible que nous tissons chaque jour