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Sous l’ivre rive libre de Nous

Adam-Martinakis- Décalé IV

(Ill. Adam Martinakis – Décalé IV)

Je t’ai embrassé sous la fière et furibonde rivière

Serrés cœurs dépolis du monde mes draps de bras ronds

En lacets grisés geysers glissés grésillants de contre poisons

Les récifs vitrifiés vifs vite pétrissent les mots étranges de nos lèvres

Baisers quantiques du Cantique en quarks et particules

Ondée de glue on se Nous un amas géant de feu sacré

L’espèce d’espace élastique supernovae majuscule

Où se fond ma bouche à ton étoile accélérée

 

Il tourne ce Monde bâti par nos baisers

Monteras-tu le vaisseau de nos peaux

Saisir Altaïr revenu à bouts de  mots

Pointé sur l’été ?

Mots et cris de nos bouches

Idylle_ Wojtek Siudmak

(Ill. Wojtek Siudmak)

« Homme qui es venu jusqu’à moi, tel le fleuve descendant, sur un voilier planté d’un mât de lettres, quand passeras-tu les colonnes de la mer ? Rien ne te brûlera qui ne me brûle aussi, plus vivants que jamais nous goûterons la chair du verbe au centre du ciel. Nos bouches se mordront, nous nous couvrirons avec l’herbe de sang bleue au pied des grenadiers d’Iran. De notre nuit de lumière que les passeurs de mots auront ralliée coulera la multitude. Dans le fond de nos gorges, les déserts jailliront en saisons orangées, vertes, framboisées. Nos corps épuisés sur les cailloux d’écume, pour finir marqueront sur l’aube les langages perdus. »

Sylvie Saliceti

En boucle

Le_couple_ Wojtek Siudmak

(Ill Wojtek Siudmak)

 

POLLEN

Plus tard, on me découpera,

on trouvera les milliards de grains de ton pollen,

de la farine de toi, roulée par le vent.

 

Mes couches auront été morcelées,

même inversées,

pourtant on y reconnaîtra tes galets,

sur mon eau la trace de tes ricochets,

et chaque petit détail minéral de toi, sera

imprimé en moi.

 

Et quand je ne serai plus qu’un bloc,

alors je dirai encore l’histoire de nos frictions.

 

Dans mes os, à chaque cercle

rythmique de ma croissance,

pris, des cheveux de toi,

et dans le carbone qui proviendra de ces os,

l’activité constante de ta bouche.

 

Régine Detambel 

Des lèvres livrées

petite boheme20

(Ill. Petite Bohème)

Oh comme je déteste l’ hiver

Ah que j’en assez de ce froid

N’avoir de vie que pour toi nu

En re-vers dans mon fruit fendu

N’être qu’éclats fondu de mangue

Que dans le bruit le jus de ta langue

Brunir prune et mirabelle poire et groseille

Dans l’an nous veuille revenir de nos bouches au soleil

S’étendre sans façon sans habit sans fioritures dans l’herbe

Naître que ton amante , ressusciter nos baisers au bleu doré du ciel