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Biens de Nous

Mes séances de lutte 2

 

(Image extraite du film français « Mes séances de lutte » de Jacques Doillon)

Tu m’en terre neuve sa lie

A la cave déité de tes baisers

Je te vulve canisse

A toutes mes lèvres brûlis

Tu me couds les tissus dardés

Aux fils d’amant que ta langue dévisse

Et de toutes les boues de ma bouche

Te rouler dans mes femmes jeux

Te seins t’hurler, petite mais farouche

De mes eaux troubles.

Faire des marées

Nos cages

D’assemblés.

Mond’eux résolus sillons

Rigolhard 26

(Illustrateur inconnu)

Délivrance…

(contre la langue de bois du dé-confinement)

le ciel est plein de soleil

mais la vie est noire

qu’est-ce que j’attends ici avec

des gens immobilisés sur leurs lits d’hôpital ?

des gardes postés aux portes ?

des policiers qui contrôlent tout ?

d’être prisonniers ?

et étrangers ?

qu’est-ce que j’attends ici avec les morts ?

que tout soit en ordre dans la banalité du mal ?

de promener mes idées meurtries en laisse

au bout d’autorisations absurdes

avec la délation qui rode aux bouches d’ombre des rues ?

pourquoi se taisent nos voix ?

où sont la sensualité et la fraîcheur

du désir de libérer les êtres ?

créons un autre monde que celui de la désolation et la tyrannie

un autre monde existe dans nos rêves, notre volonté et notre art…

Garderons-nous la vérité en nous silencieuse afin de collaborer aux mensonges ?

accepterons-nous d’être encore réduits au silence, d’être salis, maltraités, interdits ?

témoignons et laissons une empreinte contre l’occupation des consciences et l’oppression des corps,

devenons des symboles libres, des êtres libres.

nous avons l’arme redoutable du poème qui parle au plus profond de nous,

se dresse comme un rocher face aux pleutres de l’horreur quotidienne.

2020 une épouvante virale dévaste le monde,

sommes-nous condamnés à la ruine de nos existences

les justifier ?

pendant que la nuit s’abat sur le monde

tous les jours sont occupés

à soigner

à laver

à décontaminer,

à approvisionner

à livrer

nous sommes sortis de l’illusion depuis longtemps

et n’avons pas à expier les mauvais choix de la mondialisation.

toute la beauté du monde, vigie

montre-la,

sois fou amoureux de la vie,

cette folle maîtresse

vie imprévisible

vie étonnante

vie capricieuse

vie paradoxale aux confluences du désir et de la raison

vie ancienne et fidèle où passent tant d’ombres

vie accueillante et douce où flânent tant de joies

nous, piétons de la vie, amoureux de la beauté

avançons avec la vie, entourés d’étoffes et de parfums

vivons intensément dans les bras amoureux

regardons la vie comme un printemps radieux

une fête insolente et non conformiste

refusons le joug qui fait mourir l’amour !

La vie est une femme,

toutes les femmes,

les mères,

les filles,

les sœurs,

les femmes sensuelles,

les femmes anonymes entrevues un instant.

À la vie, tressons des chants d’amour,

des vers passionnés

de la tendresse et de l’humour lucide,

de la tristesse et de l’espérance

soyons amoureux dans l’étreinte jusqu’à la lumière de l’aube

refusons les ténèbres et le moulinet de la mort

préparons-nous à la vie intense et au monde plus dense….

nous nous promènerons,

et sous le masque, nous offrirons généreusement nos sens

yeux brillants

et nos bouches jouissant de baisers futurs.

©Nicole Barrière – 10/04/2020

http://www.francopolis.net/rubriques/gueuledemots-N.Barriere-MarsAvril2020.html

Façonneur de géante

Rose O'Neill

(ILL. Rose O’Neill)

Je suis une toute petite femme. Le monde pose sa toise sur mes cheveux caramels d’à peine plus d’un mètre et soixante centimètres de flammes.

Tu es venu.

Nu

Nuit

D’eux nous

Écarter les persiennes

Où je végètenlisais

Bonsaï humaine

Réduite en os

Diète de soleil

Ligaturée de mes oiseaux

La gorge assoiffée d’eaux du ciel.

J’ai ri tu as souri  ;-P

Étais-tu ou et où  étais-je

Déjà soûle, charmé ?

Racines mes tarses de trembles de peupliers de charmes d’or mots

Ont peu à peu replanté les plaines de nos déserts

Au premier Mai de Beltaine

Mes cordes que tu grattais de tes coutelas

Ont pris feu et la  voix de moi sur ton mat de misaine

J’ai vogué mes amers pour en faire des joies

Tu m’as façonnée géante

Et de ton enfant intérieur

Ta vulnérabilité, mon âme-or

Mon homme primaire

Mes bras ouverts

Sont les sarments

De ce que tu as offert.

 

Baisers cosmos peaux lits

ferjac7

(ILL. Ferjac ? )

Je t’embrasse

En pays , en couleurs, en femme du monde, en soleil, en vert à soi, en langue étrange, en inondée, en précipitée, en laine papillon, en grand les quarts, au compas de mes dents, au combat de mes lèvres, en paix si bleue,  dans mes doigts d’art- murmures, en tenue de ton gala et de nos soirées, les lanières de ton cuir brut, la dentelle de tes cils, la guêpe fière sur le coton, en robe d’ébahie, en cent façons contre toi, en robe de pure sens, en robe de notre chambre, nous nous embrassons dans nos déshabillés, comme nous nous aimons dans nos plus simples à pareils…

L’Amour de mer

Vyrvich Valentin Nicholaiev

ILL. Vyrvich Valentin « Deux ».

Mer-Mère

 

Écumes, lait de mer !

Mer-Mère !

Qu’elle allaite nos rêves et nos voyages !

Qu’elle nous prenne,

Poissons ailés de nos souvenirs,

De nos belles errances,

De nos transes confondues,

Dans les tourbillons de nos danses,

Sur la fièvre des vagues qui nous enfantent,

Dans nos migrations.

Qu’elle nous apprenne à nous raconter,

À nous rencontrer,

À nous prendre,

À nous surprendre,

À nous suspendre

Dans les profondeurs de nos rêves

Qui nous disent toutes ces houles

Qui nous bercent

Et toutes ces îles qui nous dansent

Jusqu’aux rivages des étoiles lactées

Qui s’allument d’un feu premier nourricier.

Qu’il enflamme nos âmes

En lames d’espérances !